Tonton Grizzli : Monsieur Spock - Tonton Castor : Raymond Z - L'enfant : Joe VAINS
Caméras : P.SMILEY et Emma.ESSE

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Comment réaliser un très court-métrage bref, concis et efficace avec unité de temps, de lieu et d'action ? Une sorte de petit bijou vidéographique bien glauque et malsain ? En fait, c'est assez simple. Il suffit, en tant que réalisateur, de réaliser, justement, un moyen-métrage très lourd à gérer et très fatigant pour tout le monde, le genre de projet qui se déroule dans la tension, la précipitation et le manque de temps. Puis, vers la fin du tournage, vous laissez vos acteurs se détendre, un soir d'été autour d'une bonne table et de bons alcools, de préférence à l'extérieur sous des arbres. Vers deux heures du matin, vous allez vous coucher, épuisé, en ne laissant autour de la table que les plus coriaces, les durs de durs, rôtis par l'alcool et le tabac. Vous vous endormez en entendant au loin des bribes de discussions entrecoupées de ricanements et d'éclats de rire. Puis vous sombrez dans un bon sommeil réparateur. Ensuite, le lendemain, au petit-déjeuner, il ne vous reste plus qu'à apprendre que ces loques humaines vous ont pondu, dans la nuit et sous l'emprise de l'ivresse, un petit scénario bien pervers et bien carré qu'il ne reste plus qu'à mettre en images. Voilà, pas plus compliqué...

Alors, l'idée du film, c'est Raymond Z. qui l'a eue en faisant le con avec Joe VAINS et Monsieur Spock. Les dialogues, c'est Monsieur Spock et la mise en place de la caméra et les premiers essais, c'est P. SMILEY. Le tournage de la version définitive a été réalisé par Emma.Esse et le montage et le graphisme du court-métrage, c'est Joe VAINS.

Le premier truc qui a commencé à partir en vrille avec ce projet, c'est le tournage. 18 prises de vues nécessaires à cause des fous-rires incessants des acteurs. Le film a d'ailleurs failli ne pas se faire à cause de ça. Puis, dès le tournage terminé, c'est Joe VAINS (l'enfant) qui a émis des réserves sur le fait qu'il ne tenait pas trop à ce que ce truc soit diffusé. Il était pris d'une sorte de crainte par rapport à sa respectabilité ou son honneur. Un sentiment curieux... Ensuite, dès qu'on a proposé Tonton Grizzli à un festival de court-métrages : "Refusé ! Politiquement incorrect." Forcément, c'est le genre de truc qui amuse tout le monde sous le manteau mais qui fout la trouille dès qu'il faut le montrer au grand jour. Enfin, le montage final et unique s'est scratché avec un disque dur d'ordinateur et a été considéré comme perdu jusqu'à ce qu'on retrouve une copie plus d'un an plus tard. Avec un peu de flair, on peut envisager encore une longue carrière de galères pour Tonton Grizzli, le mini-métrage 'sans queue ni tête". Enfin, façon de parler...

Vu le succès underground du film, il y a fort à parier qu'il va y avoir une ou des suites à Tonton Grizzli. Des déclinaisons à l'infini avec, à chaque nouvel épisode, un glissement supplémentaire vers le sordide et l'abject.

"Un triste exemple de l'esprit créatif de la jeunesse actuelle. Du sordide gratuit, une narration inexistante." (LE FIGARO - Septembre 2004)
"Apologie ou critique de la pédophilie ? Un scénario navrant qui bafouille entre le comique dégueu et le drame social de mauvais goût." (LIBERATION - Octobre 2004)
"Un court-navet bâclé entre potes de boisson sans aucun autre intérêt que de se faire rire grassement." (LES INROCKUPTIBLES - Juillet 2004)
"Navrant, indécent, immoral, pas de scénario, pas d'idées, pas de chute... seuls les acteurs sont crédibles. Jouent-ils leurs propres rôles ?" (LA CROIX - Janvier 2005)
"Un pur bijou d'humour aigre. Un coup de cutter dans le paysage morne et plat des créations actuelles. Un film voué à devenir CULTE !" (LILO - Novembre 2004)